vendredi 4 janvier 2013

Des membres du Press Club de France mobilisés pour l’emploi des personnes handicapées


Pour son premier numéro de l‘année 2013, le magazine du Press Club de France (consultez le site ici) revient sur la 16e semaine pour l’emploi des personnes handicapées et sur le Job Studio® organisé par la délégation Ile-de-France de l’Agefiph avec la collaboration des Jardins de la Cité... Extraits de l’article.

La Mairie du 13e arrondissement de Paris avait mis sa salle des fêtes à disposition gracieuse des organisateurs pour accueillir les personnes handicapées en recherche d’emploi participant aux ateliers... (Photo : Nicolas GORNAS, droits réservés)

« Pour la troisième année consécutive, l’agence de communication sociétale Les Jardins de la Cité (membre du Club) a conçu et organisé pour l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées - membre du Club) l’opération Job Studio®, action phare de la Semaine pour l’emploi des personnes handicapées.

Élaboré comme un véritable parcours pédagogique pour « donner un coup de pouce » aux personnes handicapées en recherche d'emploi, le Job Studio® leur a fournit les clés pour réussir leur entretien d'embauche. 16 heures d'ateliers de coaching sur les savoir-être et la mise en valeur des compétences professionnelles et personnelles de chacun ont été programmées : gérer ses émotions en entretien, styler son image en express, parler de soi et se préparer à l'entretien d'embauche. Deux ateliers supplémentaires autour des couleurs et du maquillage ont également été proposés aux participants.


« Le Job Studio® constitue une opération de sensibilisation des recruteurs et permet d’accéder à un vivier de plus de 100 candidats potentiels »


Le Job Studio® a abouti à près de 130 entretiens-tests de 30 minutes avec les recruteurs d'une trentaine de grandes entreprises, présents pour prodiguer des conseils aux participants. Pour ces entreprises partenaires (Assistance aéronautique et aérospatiale, Acoss, Cap Gemini, Efidis, La Française des jeux, Unilever, Nestlé, Auchan...), il constitue une opération de sensibilisation des recruteurs et permet d'accéder à un vivier de plus de 100 candidats potentiels, motivés et présélectionnés en fonction de leur famille de métier. Pour cette nouvelle édition, les recruteurs ont bénéficié eux aussi de conseils de coachs pour qu'ils puissent s'exercer aux pratiques d'entretiens avec des candidats en situation de handicap. L'objectif de cet atelier était de sortir des pratiques de recrutement basées sur les référentiels (diplômes, parcours...) et de s'ouvrir davantage à l'expérience et aux compétences des candidats ».

Pour en savoir plus sur le Job Studio et voir un vidéo-reportage, consultez la page spéciale du site de l’Agefiph en cliquant ici.

mardi 27 novembre 2012

Décrypter les attitudes... pour désarmer les antipub ?


Parue le 21 novembre, Décrypter les attitudes vis-à-vis de la publicité, l’étude de l’ARPP (avec l’IREP et IPSOS)* se présente comme la première tentative pour comprendre « les attentes sociétales des Français » face au rôle de la publicité. Cet essai courageux en son principe me semble poser plus de questions qu’il n’en résout… Par ailleurs - mais peut-être est-ce la conséquence du point précédent ? - cette étude esquisse surtout une vision trop consensuelle, si ce n’est politiquement correcte, de ces attentes, à l’heure où trois militants « antipub » viennent d’être condamnés pour des actions dans le métro parisien... (ici l’article de Libération)

Même si toute violence reste inacceptable, la « résistance à la pub » marque aussi une attente de responsabilité vis-à-vis du système de la consommation/communication, dont un nombre de plus en plus grand de citoyens est rejeté de fait, victimes des dommages de la crise, qui ne sont pas que collatéraux... (Photo : CC ORRANGE http://flic.kr/p/8uozgE)
« La régulation professionnelle concertée reposant sur un équilibre entre la liberté d’expression des publicitaires et le respect des consommateurs, », l’ARPP avait le souhait de « préciser à quel moment une publicité va déranger, en vue d’enrichir la réflexion quotidienne de ses équipes dans leurs conseils et avis… ».

Voici ces quatre conclusions principales dont je vous laisse découvrir le détail par vous-même, responsables lecteurs :

  1. La publicité n'existe pas, seules existent et ont un sens les publicités,
  2. Il n'existe pas une, mais des attitudes face aux publicités, 
  3. La diversité des opinions vient de la diversité des individus et des campagnes, 
  4. La grille de lecture est la crise de confiance : moi, les autres, la société, les institutions.

Nos attentes de consommateur (d'études Françaises !) sont déçues...


Je n’entrerai pas dans la discussion de chaque conclusion, même si la première mérite de nous y étendre longuement (il est au moins évident que la publicité existe comme sous-genre télévisuel et cinématographique : demandez-le à tous les ados et aux "fans" des réseaux sociaux !)…

Constatons simplement que le dispositif de l’enquête programme la dissolution du concept de publicité, de tous les enjeux sociétaux qui lui sont intimement liés et de ses éventuels effets négatifs, au profit des chatoiements de la diversité « positive » et « utilitariste » de ses incarnations concrètes. Le rédacteur de la synthèse de l’étude le note bien lui-même : « Parler de la publicité en général conduit souvent à un premier jugement négatif mais plus on montre aux gens des publicités diversifiées, avec des contenus différents, drôles, utiles et des supports variés, plus la réponse est nuancée et riche et comporte différents niveaux d’appréciation » (p. 3).

Quant à la seconde conclusion, « il n'existe pas une, mais des attitudes face aux publicités », elle parait à tout le moins minimaliste, comme résultat d’une étude de décryptage des attitudes ; elle mériterait également qu’on décrypte, si ce n’est les raisons cachées, au moins les conséquences implicites de ce minimalisme méthodologique et conceptuel.

Cependant, il reste surtout important de constater que l’ensemble de ces conclusions peuvent conduire à un aveuglement systémique sur la nature des rapports précisément systémiques qu’entretiennent individu, société, communication (incluant la publicité) et bien sûr consommation. Ce dernier terme (dans son sens économique) n’apparaît ainsi qu’une fois dans la synthèse de l’étude et justement pour souligner l’utilitarisme publicitaire décomplexé des « gens » : « certes, les gens aiment bien les beaux films, mais ils apprécient aussi les prospectus qui vont les aider à découvrir des produits nouveaux, à profiter d’une promotion, à choisir… Ils sont dans une logique utilitariste de la publicité dans la consommation. »

La consommation en état de crise, point aveugle des conclusions de l’étude – rassurantes pour la profession publicitaire – est néanmoins entrevue dans l’entretien avec Yves Bardon, directeur de la prospective d’Ipsos, joint à la synthèse. Sous le titre « Tenir compte de systèmes de valeurs qui changent », ce dernier va-t-il corriger la vision a-systémique de l’étude, ne serait-ce qu’à la marge ?

... Et pourtant, il existerait bien un consommateur/citoyen Français ?


Las ! Répondant à la question quasi politique « Que craint le consommateur/citoyen ? », il préfère rester sur le terrain (qui n’est pas la terre ferme) du marketing psychosocial, ou mieux encore, du marketing « borderline psychotique » ! En effet, pour lui, « La situation de la France est unique en son genre, comme si les Trente Glorieuses étaient un âge d’or absolu, et comme si depuis, il n’y avait plus que des crises pétrolières, spéculatives, immobilières, environnementales, etc. Est-ce que ce sont les « Quarante piteuses » ou une mutation profonde ? Aujourd’hui, quatre peurs structurent la société française : l’avenir, la mondialisation, le présent et la solitude ».

Aux réalités systémiques de la crise du capitalisme de consommation, le psychosociologue finit par nous baigner avec lui dans la psychologie des profondeurs, pour mieux opposer le pessimisme français lesté par son mythe de l’âge d’or glorieux, à l’optimisme utilitariste (sans doute anglo-saxon, mais peut-être bientôt asiatique ?) flottant dans un consumérisme amarré aux évolutions du monde "comme-il-va"… mais guère moins mythique :

« L’antidote de la peur à l’égard du présent, c’est l’extraordinaire, l’antiroutine, le merveilleux, le ré-enchantement, l’évasion, l’idée d’une société différente, harmonieuse, fantastique. D’où le succès de Twilight, Avatar, Intouchables… Quant à l’antidote de la peur d’être seul et abandonné, c’est le coaching, à savoir tout ce qui aide, les modes d’emploi de la vie dans tous les domaines : travail, sexe, éducation, santé, plantes, animaux, décoration, cuisine, etc. »

Cessez-le-feu... temporaire !   


Nous n’aurons donc pas discuté des « quatre » conclusions, ni des quatre peurs structurantes, mais nous reviendrons dans une prochaine publication sur le fond de la troisième conclusion (« La diversité des opinions vient de la diversité des individus et des campagnes ») qui nous dévoile tout de même – excusez du peu – les « cinq thèmes qui dérangent les Français ». Suspens !

Allons, ne désarmons pas, Citoyens de la Patrie : formons nos opinions… Y compris contre la publicité française !

* ARPP : Autorité de régulation professionnelle de la publicité – IREP : Institut de recherches et d’études publicitaires

mardi 16 octobre 2012

Egalité Femme-Homme : le changement passe aussi par l'Afrique

Si la question de l’égalité professionnelle Femme-Homme est d’ores et déjà l’une des « plus surlignées » de l’agenda RSO des entreprises et des organisations françaises pour les années à venir, la traversée de la Méditerranée ne nous fait pas perdre un degré Celsius sur l’échelle des priorités managériales… bien au contraire et même dès aujourd’hui !



Printemps des révolutions, libéralisation économique, évolutions sociétales ? Les facteurs de « réveil des opinions publiques » sur la question Femme-Homme sont multiples. Le Women’s Tribune, organisé du 28 au 30 septembre dernier à Essaouira au Maroc a apporté sa contribution au débat, avec la contribution active de Khalid Hamdani, directeur associé des Jardins de la Cité et de Fathia Bennis, à la tête de Maroclear, membre fondateur de l'Association des femmes chefs d'entreprise, membre du Board international du Forum des femmes de Deauville et fondatrice du Women's Tribune.

En témoigne le programme de la manifestation, placée sous le thème FEMMES ET SOCIÉTÉ : CONSTATER POUR AGIR :

« Depuis sa création, en 2009, le Women’s Tribune est un moment fort de rassemblement de tous ceux qui, concernés par la cause des femmes en Méditerranée et en Afrique subsaharienne, échangent, débattent, témoignent, et proposent des pistes d’évolution et d’amélioration.
Certes, les événements qui ont secoué les pays arabes en 2011 ont remis sur le devant de la scène des problématiques toujours brûlantes. Et, à cette occasion, les femmes, déjà actrices de changements, depuis bien longtemps, en tant que moteurs de l’économie et piliers de la vie familiale et sociale, ont démontré par leur forte mobilisation qu’elles avaient à cœur de prendre leur destin en main, de se donner les moyens de construire leur avenir dans de meilleures conditions.
Plus que jamais, les femmes revendiquent leurs droits et leurs libertés et veulent voir leur condition. Plus que jamais, les femmes revendiquent leurs droits et leurs libertés et veulent voir leur condition s’améliorer sur les plans politique, économique, social, familial et personnel. »

Le reportage de Fériel Berraies Guigny, publié sur le site de l’UFFP, United Fashion For Peace, partenaire média de l’événement (que vous trouverez ici) restitue une partie de la richesse des échanges de ces trois jours.

Pour Khalid Hamdani, qui a animé une grande partie des débats, les deux points encourageants, notamment au Maroc, pour l’avenir de ce « mouvement d’émancipation inéluctable », sont, d’une part, « l’accès des femmes aux lieux, aux espace, aux manettes et aux symboles du pouvoir, de tous les pouvoirs : politique, économique, culturel, familial… » et, d’autre part, « l’évolution du cadre juridique qui permet ce qu’on appelle « l’égalité formelle ».