A l’issue de la rencontre de l’Amicale Parlementaire des PME du 25 avril dernier, la CGPME a mis en ligne le document qui a servi de trame aux trois tables rondes organisées : 1- La transition énergétique dans le respect de la compétitivité des TPE-PME, 2- Rééquilibrer la relation donneur-d’ordre/sous-traitant grâce à la RSE ? 3- Quelle fiscalité écologique ? Quels financements ? Environnement, éthique des affaires, régulation par l’intervention de l’État : trois thèmes à l’ordre du jour, mais une accroche et une couverture qui dramatisent le choc de la transition, à la manière d’une UNE d’hebdo en mal de catastrophe ! Décryptage éclair(age) humoristique…
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Un
recadrage (tendancieux !) qui décrypte la couverture du rapport DD/PME entre
confession psychanalytique et scénario hollywoodien (Photos CGPME) |
Sur ce terrifiant triptyque, recadré par nos soins irrévérencieux, voyez surgir les figures archétypales de l’épopée spirituelle et matérielle occidentale :
> À ma gauche, sous un sombre ciel de novembre, l’Esprit Saint qui souffle peu et à peine où il peut, sans doute désorienté et essoufflé par l’irrésolution des tourbillons créés par les incessantes volte-face du char de l’État et de ses politiques erratiques d’incitation solaire et éolienne…
> À ma droite, l’ex-Messie électricité, Fils auréolé du progrès, mais désormais sur le chemin du calvaire, déjà ployant la tête et les épaules sous le poids des normes et des économies d’énergie, des pannes de centrales nucléaires et de la vente de mégawatts surnuméraires aux puissances étrangères outre-Rhin, lumière du monde dont la faible incandescence suffit à peine à illuminer le triste caveau où il attendra l’heure de la renaissance…
> Au centre, le Père céleste et nucléaire, puissant en Térawatts, mais lointain et absent, car dissimulé dans les éthers au-delà de l’atmosphère terrestre polluée des intrépides mégapoles du « business » montées à l’assaut des cieux ; vers quels entreprenants fils d’Adam oublieux de leurs devoirs énerg(én)étiques pointera-t-il son doigt pour les chasser du Paradis de l’énergie à bas prix ? Et vers quelles terres désertiques et schisteuses pointera-t-il le même doigt pour signifier le lieu perdu de leur durable exil ?
Le poids des mots, le choc des photos… ou le choc électrique des couvertures ?
En surplomb de cette sainte trinité éolo-électro-céleste clouée à sa triste croix grise, s’énonce dans le martellement sonore d’une accroche frappée dans l’airain, la lutte éternelle entre le bien et le mal, l’ami et l’ennemi écartelant la compétitivité vacillante de nos bataillons de PME, piétaille entrepreneuriale une nouvelle fois sacrifiée aux intérêts mondiaux de tous les goliaths du CAC 40…
Ultime signe qui totalise notre essai de traduction – sans doute trop littéral ou libéral, convenons-en ! – du message subliminal voué à nos saints élus intercesseurs :
« Élus du Peuple, priez pour le Développement Durable, mais gardez-nous d’une peine de décompétitivité qui risque de durer éternellement pour les PME, si elle ne tourne pas avant à une brusque descente aux enfers fiscale ! »
Et en arrière-plan de tout ceci, ne devons-nous pas avoir le courage de dévoiler, au choix ou à la fois, une peur inconsciente de la crucifixion sur le terrible chemin fiscal décidé à la tête d’un exécutif aussi sourd que sûr de sa raison… ou encore une cruci-fiction consciente pour faire frémir le corps législatif et implorer son bon secours ?
Démon du storytelling, quand tu nous tiens !
PS : Heureusement, passé l’État temporaire de stupeur où vous aura plongé la couverture, le contenu du document vous ramène en douceur sur les terres plus sereines et mieux arpentées du lobbying parlementaire à la française. En effet, « Les propositions de la CGPME doivent alimenter le débat parlementaire pour que la compétitivité des entreprises, la sécurité d’approvisionnement, la faisabilité technique et la réversibilité des choix soient au rendez-vous. La loi devra également proposer un accompagnement des TPE-PME productrices et utilisatrices sur le chemin de l’efficacité énergétique… » Mais c’est une autre histoire que je vous laisse découvrir par vous-même ici, patient-e-s et raisonnables (é)lecteur-e-s !