mercredi 29 février 2012

Course à l’Élysée : R… S… O… PARTEZ !


Petits et grands candidats sont désormais tous lancés dans la palpitante course quinquennale nationale, voire même déjà sortis de piste pour certains. Crise de l’Euro et poussée du chômage (toujours préoccupation n° 1 des Français) obligent, la responsabilité sociétale des organisations n’apparaît pas comme une stimulante menace dans le rétroviseur à sondage des concurrents au Grand Prix du Palais de l’Élysée.

Image : http://www.flickr.com/photos/tfa/1395696603/

C’est pourquoi l’initiative du Forum Citoyen pour la RSE (FCRSE) de promouvoir, à l’attention des candidats aux élections présidentielle et législatives, un Manifeste pour une France responsable mérite d’observer aux jumelles ses 12 mesures qui permettraient à la France « forte de son engagement historique dans la promotion et le progrès des droits de l’Homme » d’être « initiatrice d’un renforcement du processus normatif au sein des instances internationales ». (Télécharger le Manifeste).

Ne nous laissons pourtant pas séduire par ces flonflons aux échos de Marseillaise, qui peuvent néanmoins flatter la corde cocardière de certains aspirants ou soupirants à la Monarchie républicaine : l’une des ambitions les plus hautes du manifeste, qui justifie ses propositions 4 à 6, est sans doute celle de « garantir la transparence et l’accès à l’information sur les activités et les impacts des entreprises en matière de droits de l’Homme, d’environnement et de fiscalité ».
Hélas, trois fois hélas, le 23 janvier dernier, en adoptant en première lecture la proposition de loi sur le « secret des affaires », l’Assemblée nationale ne vient-elle pas de prendre le risque de jeter un manteau d’opacité légal sur un certain nombre de comportements sociétaux répréhensibles de la part d’entreprises peu responsables ? (ici, un point de vue sur un blog du Figaro, et là, un autre point de vue sur le site du Monde… pour faire équilibre !).

La loi s’apprête à passer au Sénat (à majorité socialiste) et rien n’est encore joué. Pour autant, Mesdames et Messieurs les prétendants, quelle que soit la couleur de votre casaque, méditez donc ce manifeste et n’oubliez pas les enjeux planétaires de la RSE quand vous prendrez les rênes du fameux char de l’État… Face à des acteurs transnationaux parfois plus puissants politiquement et économiquement que Douce France, Présidente ou Président, représentant(e) « suprême » de la Nation, vous pourrez encore contribuer à imposer des cadres normatifs et juridiques adaptés aux « impacts majeurs qu’ils peuvent avoir sur les populations et l’environnement ».

ALLONZENFANTS !!

Pour en savoir plus sur le FCRSE et ses initiatives, découvrez l’interview de Michel CAPRON sur Novethic.fr (une nouvelle fois en pointe dans l’exploration des coulisses des enjeux de la RSE).

mardi 14 février 2012

En communicant, la valeur n'attend pas le nombre des années

Un article récent mis en ligne sur le site de Séquovia, attire une nouvelle fois notre attention sur une question cruciale pour beaucoup de dirigeants d’entreprises grandes ou petites : la RSE est-elle un investissement rentable ? L’étude à laquelle se réfère le site date de fin juillet 2011 et a été réalisée pour le compte de Corporate Social Responsibility Newswire. Elle fait état (sur un échantillon certes relativement restreint de sociétés cotées sur le marché américain) des relations positives entretenues entre l’annonce par communiqué de presse des réductions de leurs émissions de gaz à effet de serre et le cours de l’action. Certes, le « focus » de l’étude paraît étroit, puisqu’elle n’est fondée que sur la médiatisation des résultats des actions par e-communiqué de presse – évidemment le « job » de CSRWire – et se cantonne aux actions contre les gaz à effet de serre. 
Image :  http://flic.kr/p/6BFzwA
Les universitaires chargés de l’étude pensent au moins pouvoir constater un effet de « transparency », lié à l’intérêt actuel (mais qui, sans constituer un effet de mode, pourrait être temporaire) des marchés financiers concernant les risques de réputation. On ne peut donc tout à fait écarter l’existence d’un artefact d’observation qui serait dû au fait que dans un marché où encore relativement peu d’acteurs se comportent de façon responsable, les premiers à le faire et surtout à le communiquer de façon factuelle et concrète se différencient de leurs rivaux. Ceci reviendrait à dire qu’à court terme, il paraît donc effectivement rationnel et rentable de se lancer dans une politique RSE… Et surtout de le communiquer efficacement : C.Q.F.D. !
Au vu du faible nombre d’études concrètes permettant d’objectiver la performance économique d’une politique RSE, ce n’est peut-être déjà pas si mal…

Pour aller plus loin sur cette problématique de rentabilité, et notamment sur les notions de communication et de transparence, il est utile de consulter la publication de Vigeo, RSE : de quoi les entreprises rendent-elles compte ? Pour une vision plus globale, et synthétique, présentée sous la forme accessible d’un rapport gouvernemental, on peut également se reporter au rapport de la Mission confiée à Sophie de Menthon et remis à Xavier Bertrand Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, en septembre 2011 : La Responsabilité Sociétale des Entreprises. (Le rapport est téléchargeable ici sur le site mediaterre.org).